Les arnaques des contrats

Face aux auteurs en mal d'édition, les éditeurs sont en position de force. La plupart en profite sans vergogne.

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À ma droite : le monde des éditeurs. Ils occupent une position de force qui leur permet de refuser la plus grande partie des manuscrits qui leur sont proposés. Ce sont eux qui rédigent les contrats qui décident des conditions financières des publications et de la cession des droits d’auteur.

S'autoéditerÀ ma gauche : une meute d’auteurs assoiffés de publication qui ne savent comment faire remarquer et accepter leurs manuscrits. Ils sont défendus par le SNAC (Syndicat National des Auteurs et Compositeurs) qui pousse de temps à autre un petit « coup de gueule » sans grandes conséquences.

À mon extrême gauche : un immense groupe de personnes qui ne sont pas encore vraiment auteurs (puisqu’ils ne sont pas encore parvenus à se faire publier), qui ignorent à peu près tout des pratiques du milieu, et qui sont prêtes à signer n’importe quel contrat qui les ferait entrer (s’imaginent-ils) dans la cour des « grands ».

Au milieu : des opportunistes qui ont flairé un filon plutôt juteux.

Les arnaques « franches »

Je vais commencer par le milieu en parlant du club des « Éditeurs à compte d’auteur ». Le principe est simple et se résume par une proposition du genre : « Nous serions heureux de vous publier, mais nous ne pouvons prendre à notre charge les risques financiers qui sont liés à cette opération ». Pour palper la version imprimée de votre livre, vous devrez donc payer de votre poche les corrections, la mise en page et l’impression. Est-ce une arnaque de principe ? En d’autres termes, est-ce illégal ? Pas si le contrat que vous signez avec ce type d’intervenant vous laisse la pleine jouissance de vos droits d’auteurs.

Par contre, l’appellation « Éditeurs à compte d’auteur » est clairement abusive. Dans un arrangement de ce type, la société qui gère la publication de votre livre n’agit pas en tant qu’éditeur, mais plutôt en tant que prestataire de service. Lorsque les tarifs sont corrects, on peut juger que ce type de structure a sa raison d’être. Ça n’est malheureusement pas souvent le cas. Dans la majeure partie des cas, les tarifs proposés pour la correction et la mise en page sont à la limite de l’escroquerie. Pour vous berner tout à fait, un grand nombre de ces sociétés se présentent en tant qu’éditeurs et font mine d’examiner votre manuscrit avant de vous donner un « accord de publication ». Vous voilà tout fier de voir votre manuscrit accepté par un éditeur ! Sachez que conformément au principe du refus de vente (article 1382 du Code civil), ce type de prestataire n’a tout simplement pas le droit de refuser de travailler pour vous, car d’un point de vue légal, le fait d’être prestataire de service n’a strictement rien à voir avec celui d’être un éditeur à qui vous cédez vos droits d’auteur.

Si vous choisissez cette option, je vous conseille vivement de comparer les prix de ces sociétés avec ceux que vous pourrez avoir chez un imprimeur sans prétention. La plupart des imprimeurs sont capables de réaliser la correction et la mise en page de votre livre ou sauront vous conseiller un prestataire de service en mesure de le faire. Et si vous voulez vraiment vous en tirer au meilleur prix, faites réaliser la mise en page par un prestataire, puis passez par une société d’impression « à la demande » (lulu.comoucreatespace.com, par exemple, mais l’impression à la demande se répand aujourd’hui même chez les petits imprimeurs) qui ne vous coûtera presque rien et vous évitera de devoir stocker des piles de livres que vous ne vendrez peut-être jamais.

D’une manière générale, considérez que toute clause qui vous demande de participer au financement du processus de publication (pour quelque motif que ce soit) ou à la recherche de souscripteurs ne doit pas figurer dans un « vrai » contrat d’édition. Ne cédez pas vos droits d’auteur à ces conditions !

Pour être clair, il existe des solutions pour faire publier votre livre (quelle que soit sa qualité) pour un coût dérisoire ou nul. La difficulté n’est pas là. Les vraies questions à vous poser sont « Comment mon livre sera-t-il diffusé ? », « De quelle promotion va-t-il bénéficier ? »

Les abus des contrats d’édition

Je rappelle d’abord les principes de base d’un contrat d’édition :

La plupart des auteurs débutants signent ce contrat sans même prendre la peine de le lire : ils ne voudraient sous aucun prétexte « froisser » un éditeur qui a daigné accepter leur manuscrit. On dit pourtant que « tout se négocie » et c’est parfaitement vrai en ce qui concerne le contrat d’édition. Si votre manuscrit a été accepté par l’éditeur, c’est qu’il lui trouve un intérêt. Cet intérêt vous donne un minimum de poids dans la relation que vous avez désormais avec lui. Si un point du contrat vous gêne, n’hésitez pas à en parler poliment : on a toujours le droit de demander !

Les abus les plus courants dans les contrats proposés par les éditeurs portent sur trois points :

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À lire également :

Le contrat d’édition : un excellent document, clair et complet, proposé par le conseil permanent des écrivains.

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