Vive les bêta-lecteurs !
Vous pouvez considérablement améliorer votre manuscrit en le faisant critiquer par vos connaissances.
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Après plusieurs mois (ou années) de travail sur son manuscrit, l’auteur n’est souvent plus en mesure de s’en faire une idée claire. Dans tous les cas, il lui manque du recul pour juger sainement de la qualité de son œuvre, afin de remédier aux faiblesses qu’elle peut encore comporter.
Proposer la lecture de son texte à ses proches ou à ses connaissances et un moyen très efficace de savoir – par avance – ce que l’éditeur auquel on va l’envoyer pourra en penser. Un moyen tellement efficace qu’il serait vraiment dommage de vous en passer.
Les mauvaises excuses
Certains auteurs rechignent à faire appel aux bêta-lecteurs sous différents prétextes :
- Je ne connais personne de compétent.
- Mes amis me disent toujours que c’est génial. Ils n’osent pas émettre de critiques.
- J’ai honte de le faire lire à mes proches.
- Etc.
Aucun de ces arguments n’est pourtant bien solide. On peut trouver des bêta-lecteurs partout : votre garagiste, votre boucher, la caissière du supermarché ou vos collègues de bureau sont peut-être des lecteurs passionnés capables de vous délivrer un avis intéressant. En les sollicitant, vous serez étonné de constater avec quelle bonne volonté ils peuvent se prêter au jeu, et avec quel talent ils sont souvent capables de le faire. La plupart des gens se montrent flattés qu’on fasse appel à eux pour ce genre de service.
Savoir se montrer humble
Ce qui importe, c’est de solliciter vos bêta-lecteurs avec humilité pour obtenir quelque chose de sincère. Il faut ensuite savoir les entendre, tout en pesant leur subjectivité, en faisant le tri entre ce qui peut être utile et ce qui leur appartient. Mais à part un peu de temps, cette démarche ne coûte rien et rapporte énormément.
Difficile de se baser sur un seul avis de bêta-lecteur, mais si vous en obtenez une dizaine et que vous les croisez en prenant du recul, vous aurez une idée très précise de ce qu’un éditeur pourra penser de votre texte. Contrairement à ce que certains auteurs semblent croire, les éditeurs sont des êtres humains à peu près comme les autres. L’avis d’un éditeur ne vaut certainement pas mieux que l’avis de dix lecteurs ayant un minimum de sens littéraire et d’objectivité. Qui plus est, il est très dangereux de se baser sur un avis unique : tout le monde peut se tromper.
Comment décoder les avis
Votre texte sera finalement accepté par un éditeur s’il est bon. Et s’il est bon, vos amis vous le diront à leur manière. Voici comment décoder leurs appréciations :
Ce qu’on vous dit |
Ce qu’il faut entendre |
C’est pas mal. |
C’est vraiment nul, désolé. |
C’est bien. J’ai bien aimé. |
C’est ennuyeux à mourir, mais je veux te garder comme ami. |
C’est très bien. |
C’est à peine passable. |
C’est très sympa. |
Certains passages, ou certains éléments de l’histoire sont bons. |
C’est extraordinaire / exceptionnel / formidable / vraiment génial / bouleversant / fabuleux. |
C’est bien, tu devrais tenter ta chance auprès d’un éditeur. |
Si au moins un lecteur sur deux vous dit quelque chose correspondant à la dernière ligne, vous avez de très bonnes chances de trouver un éditeur pour vous publier. Si le lecteur ajoute « franchement ! » à son appréciation, c’est encore mieux. Et s’il vous dit qu’il a consacré sa nuit à vous lire, parce qu’il ne parvenait plus à s’arrêter, tous les espoirs de réussite vous sont permis.
Si on vous dit, par contre, que votre texte est « au moins aussi bon que certains autres livres qui ont été publiés », cela veut dire qu’il est aussi mauvais que certains livres qui n’auraient jamais dû être publiés. Il suffit de savoir décoder !
Obtenir des détails
Mais vous souhaitez probablement plus qu’un avis général sur votre texte. Vous pouvez proposer une grille de critiques à vos bêta-lecteurs, c’est un très bon moyen de les amener à vous livrer une appréciation détaillée. Vous pouvez, par exemple, leur demander d’attribuer des notes à :
- La crédibilité des personnages ;
- Les interactions entre les personnages ;
- La qualité des descriptions ;
- L’originalité de l’intrigue ;
- La crédibilité de l’intrigue ;
- Le rythme du récit ;
- La conclusion de l’histoire.
Voici également deux questions provoquant des réponses riches d’enseignement :
- Qu’est-ce que tu as le plus aimé ?
- Qu’est-ce que tu as le moins aimé ?
Au moment où vous leur remettez le manuscrit, prévenez-les de vos exigences par une phrase telle que : ton avis général me sera très utile, mais j’espère que tu sauras me donner un peu de détails et me dire ce que tu as bien aimé et ce que tu n’as pas aimé.
Savoir vraiment écouter
Neil Gaiman
Quand vous recueillerez leurs avis, sachez vous taire : écoutez ! Ne vous justifiez surtout pas, ne vous défendez pas, encouragez-les seulement à être précis dans ce qu’ils vous disent.
Vis-à-vis de votre éditeur et de vos futurs lecteurs, vous n’aurez aucun moyen de défense, alors, apprenez à encaisser les critiques en silence ! Essayez seulement de comprendre exactement sur quoi elles reposent. Vous vous êtes exprimé à travers votre livre, quand vient le tour de vos critiques, laissez les parler longuement, sans les interrompre.
Les seules répliques auxquelles vous avez droit sont « Mmmm… », « Je vois… », « C’est très intéressant », « Je n’avais pas vu ça… », ou des répliques de relance, telles que : « C’est-à-dire ? », « Est-ce que tu pourrais me préciser ça ? », etc.
Profiter des bonus
Donner son manuscrit à lire, c’est l’occasion de faire des rencontres, de draguer ou de se faire des amis, de partager quelque chose en tout cas, ce qui est toujours précieux pour un écrivain !
Les bêta-lecteurs vous permettent de mieux saisir en quoi votre texte est universel, et en quoi il repose sur votre vision subjective du monde. Ils vous permettront d’adapter votre langage et vos idées afin que votre texte intéresse un plus large public.
Si vous avez des faiblesses en syntaxe ou en orthographe, vos bêta-lecteurs vous permettront d’y remédier et de proposer un texte beaucoup plus « propre » à votre futur éditeur.
En vous créant un réseau de bêta-lecteurs, vous vous créez un réseau de futurs défenseurs de votre livre, une fois qu’il sera publié. Vous pourrez compter sur eux pour en faire l’article, et vous aider à le faire connaître, à travers leurs réseaux sociaux, par exemple.
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