Notre ligne éditoriale
Quel genre de manuscrits acceptons-nous ? Et pourquoi ?
Sommaire
de cette page :
Le genre

Les genres désormais acceptés par nos éditions sont ceux appartenant au roman dit « populaire » :
- Fantastique, Heroic Fantasy et Science-fiction
- Polar et Thriller
À moins d’être un auteur ultramarin, il est inutile de nous envoyer votre manuscrit s’il n’appartient pas à l’un de ces genres.
Sauf exception tout à fait exceptionnelle (les livres des copains ou des copines), nous ne publions pas les livres de poésie ni les pièces de théâtre. La commercialisation de ce genre d’ouvrage est en effet très délicate et nous ne sommes pas encore suffisamment solides pour nous permettre d’éditer volontairement à perte.
La sympathie
Le fait d’avoir, ou de ne pas avoir, un coup de cœur pour un texte est un paramètre très important dans le choix que nous faisons de le publier ou non. Et, que cela vous choque ou non, la qualité de la relation que nous entretenons avec l’auteur est également susceptible de déterminer notre choix. Non seulement nous assumons ces critères, mais nous les revendiquons par les lignes qui suivent.
Accepter de publier un manuscrit, c’est se préparer à une bonne dizaine de relectures du texte original, afin d’en gommer toutes les imperfections. Pour que cette partie de notre travail ne soit pas un calvaire, il faut que le texte nous enchante, par son fond et par sa forme. Et pour que nous envisagions de nous y lancer, il faut que nous ayons le sentiment qu’un dialogue franc et sincère sera possible avec l’auteur. Le processus éditorial (en clair, le remaniement du manuscrit) est parfois long et laborieux. Il peut être passionnant, s’il est l’occasion d’un échange intense d’idées et de points de vue entre l’auteur et l’éditeur. Mais il peut devenir insupportable si cette relation devient conflictuelle.
Au moment de l’étape cruciale de la conception de couverture, il est bien naturel qu’un livre qui nous enchante nous inspire davantage qu’un autre. Le même phénomène se produit lorsque nous élaborons le texte de présentation de ce livre (également appelé quatrième de couverture) dont la qualité est déterminante pour son succès. Comment aboutir à un bon argumentaire, si nous ne sommes pas nous-mêmes intimement convaincus que le livre mérite d’être lu et que son auteur mérite d’être publié ?
Une fois le livre publié, nous devrons le promouvoir et le défendre vis-à-vis des médias. Comment être convaincants, comment être efficaces, si nous ne sommes pas certains de l’intérêt du livre ?
Il est donc impossible de mettre de côté nos goûts personnels dans les choix que
nous opérons. Il nous arrive de nous tromper d’un point de vue strictement commercial,
de publier des textes dont la commercialisation échoue, ou de refuser des textes
ayant un fort potentiel de vente. Cela fait partie du jeu et ces erreurs sont
certainement moins graves que celle consistant à accepter de publier un livre que
nous n’aimons pas et auquel nous ne pourrions pas donner toutes les chances qu’il mérite peut-être.
L’écriture
Le contenu doit respecter cinq critères :
- Être irréprochable au niveau de la forme (présentation, maîtrise de la langue, orthographe). Tout ce qui pèche dans la forme de votre manuscrit nous coûtera du temps en corrections. Plus ce temps sera important et moins la publication de votre texte sera rentable. C’est aussi simple que cela.
- Proposer un début qui « accroche » le lecteur et lui donne envie de découvrir le reste. À l’heure où bon nombre de lecteurs se basent sur l’extrait gratuit qu’ils peuvent obtenir d’un livre avant de se décider à l’acheter, il n’est plus raisonnable – de notre point de vue – de publier un ouvrage dont les vingt premières pages ne comportent rien d’intriguant ou de passionnant.
- Comporter quelque chose de personnel. Chaque auteur est une personne unique. Il est donc pourvu d’un potentiel unique. Il doit parvenir à se connecter à son génie, selon la définition que nous en proposons sur cette page. Si votre idée est de « publier un livre de plus » qui reprenne à la lettre une recette déjà utilisée mille fois par ailleurs, sans rien y apporter de nouveau, il y a peu de chances pour que votre texte nous séduise. Nous n’avons rien contre les recettes, bien au contraire ! Il nous arrive souvent de proposer à nos auteurs d’en faire usage. Mais il faut vous engager personnellement dans vos écrits, quelle que soit la forme que vous leur donnez.
- Faire battre le cœur du lecteur, être écrit avec sincérité et émotions. Lire à ce sujet les « Conseils en vrac » que nous proposons ci-après.
- Avoir un sens. Viser un objectif, quel qu’il soit. Toucher le lecteur dans son intelligence, lui proposer une réflexion, même si la problématique explorée concerne la vie de tous les jours. Une histoire bien conçue suffit généralement à satisfaire à ce critère.
Notez que ces cinq critères s’appliquent aussi bien aux essais qu’aux romans.
Il se publie plus de 80 000 livres chaque année en France, c’est-à-dire près de deux cents par jour. Pour notre part, nous recevons entre trois et cinq manuscrits par jour. Seuls les manuscrits qui respectent ces critères sont retenus. Il nous est arrivé de faire des exceptions concernant les critères nº 1 et nº 2, parce qu’il est toujours possible de retravailler la forme et l’organisation d’un texte. Mais il est pratiquement impossible, en tant qu’éditeur, d’insuffler du génie, du cœur ou du sens dans un texte qui en est dépourvu. Le non-respect des critères 3 et 4 et 5 est donc, malheureusement, rédhibitoire. Inutile de nous envoyer votre manuscrit si vous ne vous êtes pas sérieusement interrogé sur ces sujets.
Lisons-nous intégralement les manuscrits ?
Si la lecture des premières pages d’un manuscrit nous transporte, nous la poursuivons jusqu’à plus soif, quitte à accompagner cette lecture d’une bière fraîche, car il fait souvent chaud sous nos latitudes.
Mais nous ne lisons pas en intégralité les manuscrits dont les vingt premières pages ne nous ont pas convaincus. Si quelque chose de bon ressort d’un texte dont le début est décevant, nous lui donnons une deuxième chance en jouant à saute-moutons à travers ses lignes, et nous jugeons de la qualité de ses dix dernières pages. Si quelque chose de bon ressort de cette deuxième forme d’examen, nous reprenons la lecture du début, là où nous l’avions interrompue, et nous voyons où cela nous mène.
Nous sommes convaincus, à tort ou à raison, que nos méthodes d’examen nous permettent de juger de l’intérêt d’un texte avec une fiabilité tout à fait raisonnable. Cette partie de notre travail représente un coût important en temps et nous devons faire un compromis entre ce coût et notre souci de mener cette tâche à bien.
Sommes-nous « méchants » ?
Nous pouvons très certainement être considérés comme « méchants » si l’on considère comme tel quelqu’un qui néglige votre intérêt au motif que son propre intérêt lui importe davantage. En refusant la grande majorité des manuscrits qui nous sont soumis, nous ne dispensons pas que de la joie dans le cœur des écrivains.
Mais nous essayons toujours de faire preuve de respect et de sincérité dans notre appréciation, afin que chaque mail de refus puisse être considéré comme constructif. Dans la mesure du possible, et en fonction de notre charge de travail, nous argumentons ce refus, afin que l’auteur soit en mesure de comprendre nos motivations. Ce faisant, nous émettons des points de vue qui peuvent être considérés comme offensants, malgré toutes les précautions que nous prenons pour déjouer cette éventualité. Vou pouvez lire les extraits de mails qui figurent sur ce site pour en juger par vous-même.
Nous refusons les manuscrits qui n’entrent pas dans nos critères. Cela ne signifie pas pour autant que ces manuscrits soient « mauvais » ou que leurs auteurs soient « nuls ». Cela veut seulement dire que notre appréciation subjective ne leur a pas été favorable.
Gardez-vous de considérer nos propos comme des paroles de vérité, même si nos arguments vous semblent fondés. Il est impératif de soumettre votre manuscrit à d’autres avis, avant de décider dans quelle mesure le nôtre présente de l’intérêt.
Conseils en vrac
Pour finir, voici quelques-uns des conseils qui reviennent en boucle dans nos mails expliquant pourquoi nous avons refusé un manuscrit de roman. Nous les faisons figurer ici afin de ne pas avoir à les dispenser encore et encore dans nos prochains mails. Ces conseils s’adressent uniquement aux écrivains qui se cherchent. Si vous êtes un génie littéraire, vous pouvez les imprimer et faire pipi dessus, ça n’handicapera pas vos chances de voir votre manuscrit accepté chez nous.
A- Le romancier est un journaliste-reporter, pas un journaliste de bureau
Le rôle du romancier est comparable à celui d’un journaliste de terrain. Une fois votre paysage imaginaire inventé, il faut vous y promener caméra à l’épaule, vous y déplacer en courant et filmer les éléments de près. On doit entendre votre cœur battre dans le micro, on doit entendre votre souffle, les gouttes de votre sueur doivent embuer l’objectif par moment. Il s’agit de convaincre le lecteur qu’il est à vos côtés, et que vous lui permettez de vivre l’histoire « en live », seconde après seconde, même si elle est rédigée au passé. Idéalement, il faut faire en sorte que le lecteur s’identifie totalement au narrateur, au point que ce dernier disparaît de sa conscience, comme par magie. Le cœur que le lecteur entend battre devient le sien, et la sueur qui embue l’objectif devient la sienne. Quand le narrateur reste présent, il doit donner le sentiment qu’il fait le maximum pour être neutre et objectif, mais que la situation est tellement bouleversante que la tâche est difficile, voire impossible.
B- L’écrivain ne doit pas se mettre en avant
La discrétion implique une forme d’humilité que les auteurs débutants ont parfois du mal à incarner. Partez du principe que la seule façon de vous faire valoir aux yeux du lecteur est de lui proposer une histoire qui l’enchante. Le lecteur ne vous connaît pas et ne voudra pas vous connaître tant que vous ne l’aurez pas satisfait avec une bonne histoire. Il se fiche de savoir ce que vous aimez, ce que vous pensez, ce que vous êtes et ce que vous espérez gagner en vendant votre livre. S’il finit par vous admirer, ce sera pour votre honnêteté, votre sincérité et votre talent de conteur.
Avant toute chose, si vous voulez que le lecteur vous respecte, respectez-le infiniment.
- Ne cherchez pas à développer un style original. Si votre style est original, il sera inhabituel. S’il est inhabituel, il obligera le lecteur à faire un effort pour vous lire. Ne confondez pas roman et poésie. À moins d’être un génie littéraire, utilisez une grammaire simple, un vocabulaire courant et des formulations classiques. Respectez les règles de bases. Le travail du style, c’est d’abord la recherche de la clarté, de la précision et de la concision. Méfiez-vous du style précieux et des mots savants. Ne cherchez pas non plus à développer un style minimaliste expérimental. Le lecteur a des habitudes. Respectez-les. Écrivez de façon naturelle. Selon nous, le style parfait est celui qui ne parasite pas la lecture. Autant dire qu’il ne se remarque pas.
- Ne ponctuez pas votre histoire de discours et de considérations diverses. Votre roman n’est pas une tribune. Le lecteur vous accorde sa confiance dans un cadre très précis. Si vous sortez de ce cadre, vous le trahissez. Votre boulot, c’est d’exciter son imagination, pas de jouer les politologues ou les critiques d’art. N’expliquez pas et ne commentez pas. Racontez !
- N’essayez pas de paraître intelligent. On n’achète pas un roman pour ses idées, on l’achète pour son histoire. Si vos idées sont bonnes, tant mieux. Mais concentrez-vous d’abord sur vos personnages et sur l’intérêt de l’histoire qui repose davantage sur l’émotion et le pouvoir d’évocation que sur les idées.
- N’utilisez pas l’imparfait lorsque le passé simple peut faire l’affaire. L’imparfait évoque une action que l’on observe avec recul et dont l’intérêt est atténué par l’usure de l’habitude. Il éloigne le lecteur de l’action et de la réalité du récit. « Elle flânait souvent au bord du lac, passant des heures à contempler les reflets du soleil sur l’eau calme. » est une histoire de seconde main. On y perçoit la présence du narrateur qui a relevé les habitudes du personnage et nous les rapporte. En abusant de cette forme d’expression, vous tenez le lecteur à distance du récit, vous vous interposez entre le lecteur et le récit. Cela peut évidemment présenter des avantages, mais vous devez être très conscient de l’effet produit et de ses inconvénients. L’abus de l’imparfait traduit parfois un désir inconscient de l’auteur : celui de rappeler son existence. Il dit au lecteur : « c’est moi qui écris, c’est moi qui raconte de ce qui arrive ». Ce rappel empêche malheureusement le lecteur de vivre pleinement l’histoire.
- Ne construisez pas une intrigue trop sophistiquée. Le lecteur n’aime pas qu’on le prenne pour un imbécile. Mais il n’est pas là non plus pour préparer son doctorat. Essayez de le surprendre, de l’amuser et de l’épater. Mais n’en faites pas trop ! Essayez surtout de l’émouvoir, vous y gagnerez bien plus.
C- L’écrivain doit se respecter lui-même
Ne vous oubliez pas vous-même à force de vouloir rester discret. Soyez vous-même ! Ne décrivez pas des meurtres sanglants, ou des scènes de sexe, si la violence et le sexe ne vous excitent pas. Si vous pensez que ces thèmes sont vendeurs, alors tentez de trouver du plaisir à les explorer. Si vous n’êtes pas honnête avec vous-même, vous ne parviendrez pas à être honnête avec le lecteur. Soyez audacieux, allez au bout de vous-même, de vos peurs, de vos hontes, de vos espoirs et de vos fantasmes personnels. Explorez-vous et livrez-vous sincèrement et humblement, exposez ce que vous êtes, sans parler de ce que vous croyez ou voudriez être et sans rien revendiquer en échange. C’est ce que le lecteur attend de vous : un don total, ou plutôt un don aussi entier que possible.
Vous devez vous exposer nu(e), mais pas comme une catin ou un exhibitionniste. L’objectif est de transcender vos peurs pour les transformer en atouts. Le résultat est une émotion intense qui inonde l’auteur autant que le lecteur. Si vos propres écrits vous font rire, pleurer, fondre de tendresse, frissonner de terreur, de désir ou de plaisir, c’est que vous tenez le bon bout.
On sait que l’on a réussi un « bon » livre quand on constate que le processus d’écriture nous a permis de grandir ou de guérir de quelque chose, quand il nous a transformés. Le prix à payer est celui de l’engagement total. Assurez-vous que cet engagement soit vraiment le vôtre.
Comment présenter votre manuscrit ?
Tous les détails figurent> ici < .

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